La communion des saints

Le mot « communion » revêt plusieurs sens. Il concerne « ce qui est mis en commun » par exemple, les biens qui sont partagés entre les disciples et les apôtres (cf. Ac 2, 44), la communion de prière (Ac 1, 14), ou encore le fait de « communier » en prenant l’Eucharistie.

saints

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Le Purgatoire

Pour comprendre la doctrine du purgatoire, il est nécessaire de connaître un certain nombre de préalables. Le premier de tous, concerne la façon dont Dieu s’est manifesté, « comme un feu ». La seconde, notre vocation finale de voir Dieu « face à face ». La troisième concerne la situation de l’homme suite au péché originel. La quatrième comporte deux notions de la vie chrétienne : La justification et la sanctification. La cinquième  l’heure de la mort et le jugement particulier. La sixième, concerne la purification – passive – de notre âme et la dernière concerne l’intersession des saints qui nous aident à passer ce purgatoire.

C’est donc sur la base de ce plan que nous vous proposons de construire ce billet.

intercession

Il nous serait impossible d’entrer dans les détails de chacune des notions qui seront soulevées. Le but ici est de tracer succinctement les contours des thématiques, conduisant à la doctrine du purgatoire. Nous le ferons en suivant ces points :

  • Car notre Dieu est un feu dévorant.
  • Face à Face
  • La situation de l’homme
  • Justification et sanctification
  • La sanctification par le sacrifice
  • La sanctification par la Charité
  • Le Jugement particulier
  • Le Purgatoire
  • La situation du Riche et de Lazare

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C’est l’Esprit qui vivifie, la chair ne sert de rien ?

Bonjour à tous, après une très longue absence, nous vous proposons de reprendre ce blog en main et d’y écrire à nouveau.

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Et pour commencer, ce nouvel article proposant d’exposer les liens qui existent entre le paganisme (gnose, manichéisme), le protestantisme évangélique et leurs raisons du rejet de l’Eucharistie invoquant le verset de St Jean 6, 63 :

C’est l’Esprit qui vivifie, la chair ne sert de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et vie.

Le but n’est pas ici d’incriminer qui que ce soit mais de répondre, d’expliquer, ce qu’a été le combat de l’Église dès ses origines bibliques, jusqu’à nos jours. Bien que nous partageons beaucoup de choses avec le protestantisme évangélique, des divisions demeurent et l’idée est d’expliquer ici de quoi elles sont faites, d’un point de vue catholique.

Lorsque nous prenons Jn 6, 63 hors contexte, ce verset n’est pas sans rappeler le dualisme que l’on peut rencontrer dans de nombreuses croyances disséminées sur le globe terrestre. Mais partons plutôt des croyances du paganisme gréco-romain au temps de St Paul.

  • Dans un premier temps, nous poserons la croyance païenne de la Grèce antique que dénonce St Paul dans ses lettres.
  • Nous expliquerons ensuite certains passages des épîtres pour en venir à celui que nous opposent les évangéliques lorsque nous parlons de l’Évangile de St Jean 6, 28-59 concernant « Le Pain de Vie ».
  • Nous finirons par poser les raisons qui ont amené l’Église à faire de la transsubstantiation, un dogme lors du Concile de Latran.

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L’annonciation

Luc ne pouvait en aucun cas tout comme Matthieu avoir inventé les sources qui lui ont permis d’écrire ce récit. En effet la meilleure des sources qui soit est bien évidemment la Vierge Marie en personne. Les passages ou figure la Vierge Marie sont très rares dans la bible, mais ce n’est pas pour autant qu’il faille les ignorer bien au contraire. Nul doute que Marie était choisie de toute éternité pour devenir la Mère du Seigneur. D’ailleurs nous trouvons en Esaïe 7, 14  « C’est pourquoi le Seigneur lui–même vous donnera un signe, Voici, une Vierge deviendra enceinte, elle enfantera un fils, Et elle lui donnera le nom d’Emmanuel. » Verset bien connu puisqu’il prophétise la venu de Jésus mais encore celle de la vierge Marie ! Le fait qu’elle soit prophétisé dans ce passage tout comme dans de nombreux autres d’ailleurs (nous y reviendrons) est tout à fait significatif de son élection éternelle. L’annonciation  a fait couler beaucoup d’encre depuis deux mille ans, ce qui ne fait pas mentir le dernier verset de la bible (chronologiquement) Jean 21, 25  « Jésus a fait encore bien d’autres choses : si on les écrivait une à une, le monde entier ne pourrait, je pense, contenir les livres qu’on écrirait. » J’entends déjà dire : « Oui mais c’est de Jésus dont il est question dans ce verset ! » Et nous somme bien d’accord avec cela. Mais Jésus étant pleinement homme et pleinement Dieu (Colossiens 2, 9; 1 Jean 5, 20; Jean 1, 1-2. 14…) c’est en Marie que s’opère le Mystère de l’incarnation et du dépouillement (la kénose) du Fils de Dieu (Philippiens 2, 7; Hébreux 2, 7-9)qui s’abaisse pour se faire homme afin de racheter l’homme qui a voulu se faire Dieu. (Genèse 3, 5) C’est donc Marie qui va en son sein contenir ce que rien n’aurait pu contenir (1 Rois 8, 27).

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Exode 20, 3-4 et l’idolâtrie

Sans titre-1Exode 20, 3-4 Vous n’aurez point de dieux étrangers devant moi. Vous ne ferez point d’image taillée, ni aucune figure de tout ce qui est en haut dans le ciel, et en bas sur la terre, ni de tout ce qui est dans les eaux sous la terre.

Pour comprendre ce passage il est indispensable de le replacer dans son contexte « historique ». C’est à dire en ce qui concerne ce verset, ce qui précède. Dieu a utilisé les animaux que les égyptiens avaient déifiés et dont ils avaient fait des idoles mi-hommes mi-animaux. En touchant ces animaux lors des plaies d’Egypte Dieu veut faire savoir qu’Il est le Dieu créateur de toute chose et que les dieux égyptiens sont de faux dieux. « Vous n’aurez point de dieux étrangers devant moi » l’introduction est clair ! Il s’agit de dieux étrangers. Nous ne pouvons à ce stade de la bible parler des dieux cananéens ou babyloniens puisque les hébreux ne les connaissaient pas encore et qu’ils séjournaient depuis bien longtemps en Egypte. Donc ce commandement pour les hébreux était clair, il s’agit dans un premier temps de ne pas adorer les dieux égyptiens qu’ils connaissaient.

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Marie mère de Dieu

s_3.jpgIl y a bien des chemins qui nous montrent que Marie est bien la Mère de Dieu. Mais avant d’aller plus loin précisons que le concile d’Ephèse qui promulgua ce dogme précise bien que Marie n’est pas Mère de Dieu avant la naissance de Jésus Christ, elle n’est pas le Mère de Dieu le Père mais que puisque Jésus est Dieu (cf. Jean 1, 1; 1 Jean 5, 20 ci-dessous), Marie est donc pas voie de conséquence, Mère de Dieu, le Fils dans Son humanité, pleinement homme et pleinement Dieu.

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L’unique médiation humaine du Christ

https://i0.wp.com/www.bibleetnombres.online.fr/images28/gloire.jpgComment comprendre ce verset de 1Tm 2, 5  « Car il n’y a qu’un seul Dieu, un seul médiateur aussi entre Dieu et les hommes, un homme : Christ Jésus«  au regard de l’intercession des Saints et de Marie ? Nous verrons que ce verset pousse bien plus loin qu’on ne le pense.

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D’où vient la Tradition catholique ?

Que de controverses sur cela… il n’est pas rare que l’on assène aux catholiques : « Vous annulez ainsi la parole de Dieu au profit de votre tradition.« (Mt 15, 6b) Mais analysons un peu ce verset et ce qu’il veut dire en réalité. Lisons ce qui dit Jésus plus haut afin de saisir le contexte :

Et vous, pourquoi transgressez-vous le commandement de Dieu au profit de votre tradition ? Car Dieu a dit : Honore ton père et ta mère ; et : Celui qui maudira son père ou sa mère sera puni de mort. Mais vous, vous dites : Celui qui dira à son père ou à sa mère : Ce dont j’aurais pu t’assister est une offrande à Dieu, n’est pas tenu d’honorer son père ou sa mère. Vous annulez ainsi la parole de Dieu au profit de votre tradition.(Mt 15, 3-6)

En nous focalisant sur la tradition dont parle Jésus nous perdons de vue le message essentiel qu’Il veut nous faire passer. Il nous montre une contradiction entre un passage de la tradition hébraïque et un commandement de Dieu. La tradition encourageait de favoriser les offrandes à Dieu au détriment du secours et de l’aide que nous sommes sensé apporter à nos parents. C’est bien évidement une hypocrisie manifeste que de croire qu’un tel comportement puisse satisfaire à Dieu. C’est donc avec cette lecture qu’il nous faut voir ce verset.

Ces choses étant clarifiées passons à la suite. La Tradition orale existe bien et nous pouvons bien évidement la trouver dans la bible. Pour commencer observons le mot tradition de Mt 15, 6 que nous venons de voir. Le mot en question dans le grec est « paradosis »   παραδοσις qu’il est possible de traduire par : « tradition » ça nous le savons mais aussi « instructions ». Ce mot est traduit dans la bible Louis Second par :

Instruction : 1Co 11, 2; 2Th 2, 15; 3, ,6
Tradition : Mt 15, 2. 3. 6; Mc 7, 3. 5. 8. 9. 13; Ga 1, 14 et Col 2, 8

Il est donc désigné invariablement (dans le grec)  lorsqu’il défini la tradition juive et la Tradition (ou les instructions) chrétienne. Et c’est là que le problème d’interprétation des traducteurs tels que ceux de la bible LSG porte à confusion. Le même mot « Paradosis » que nous voyons en Mt 15, 6 est aussi cité en :

1 Co 11, 2 : « Je vous félicite de ce qu’en toutes choses vous vous souvenez de moi et gardez les traditions comme je vous les ai transmises. »

2 Thess 2, 15 : « Dès lors, frères, tenez bon, gardez fermement les traditions que vous avez apprises de nous, de vive voix ou par lettre. »

2 Thess 3, 6 : « Or nous vous prescrivons, frères, au nom du Seigneur Jésus Christ, de vous tenir à distance de tout frère qui mène une vie désordonnée et ne se conforme pas à la tradition que vous avez reçue de nous. »

Et comme par hasard la LSG traduit ici invariablement « instruction ». C’est ce que l’on appel une orientation de la traduction du texte qui prend ses sources dans une interprétation personnelle. Mais passons cela.

1Co 11, 2 nous parle de tradition transmise et c’est bien ce qui est propre à la Tradition d’être transmise ! Puisque Paul transmet, c’est qu’il a reçu d’un autre comme il le dit lui même (cf. 1Co 15, 3) Paul pas plus que Jésus (nous verrons cela par la suite) ne transmet rien de lui même ! De plus Paul nous dit également ceci :

1Co 11, 23-26  Car j’ai reçu du Seigneur ce que je vous ai enseigné ; c’est que le Seigneur Jésus, dans la nuit où il fut livré, prit du pain, et, après avoir rendu grâces, le rompit, et dit : Ceci est mon corps, qui est rompu pour vous ; faites ceci en mémoire de moi. De même, après avoir soupé, il prit la coupe, et dit : Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang ; faites ceci en mémoire de moi toutes les fois que vous en boirez.  Car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne.

L’exposé n’étant pas autour de l’eucharistie, restons concentré sur le sujet qui nous occupe. Que veut dire Paul lorsqu’il dit : « J »ai reçu du Seigneur » ? (v.26) Paul n’était pas présent lors de l’institution eucharistique avant que Jésus ne fût livré. Comment donc l’a-t-il reçu du Seigneur ? Il est facile de le savoir, les apôtres lui en ont parlé et il y a cru. Paul n’avait pas les évangiles pour s’y référer à cette époque et il est clair que c’est oralement qu’il a été instruit sur ce sujet. Paul a donc écouté les apôtres et bien évidement il a cru. Paul a reçu des apôtres comme du Seigneur. Remontons alors cette chaîne de la Tradition pour voir jusqu’où elle va !

Jésus à dit à ses apôtres :

Lu 10, 16  « Celui qui vous écoute m’écoute, et celui qui vous rejette me rejette ; et celui qui me rejette celui qui m’a envoyé. »

Donc Paul à écouté les apôtres qui ont écouté Jésus, ne pas écouter Jésus c’est rejeter celui qui l’a envoyé. Il est aussi question « d’accueillir » dans cette même formulation en (Mt 10, 40) Mais aussi en :

Jn 13, 20  En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui reçoit celui que j’aurai envoyé me reçoit, et celui qui me reçoit, reçoit celui qui m’a envoyé.

Et oui ! La Tradition apostolique remonte non pas à Jésus ! Mais à Dieu le Père, car Jésus n’a jamais rien dit de Lui même (cf. Jn 8, 44 ; 7, 17…) et Jésus à transmit ce qu’il à reçu de Dieu le Père, aux apôtres (Jn 17, 8. 22) Nous disant que par leur Parole (LOGOS en Grec) certains croiront (cf. Jn 17, 20). Ce qui dénote une transmission qui provient, par Jésus Christ de Dieu le Père ! Paul en accueillant et en écoutant les paroles des apôtres à cru et en croyant il « né d’en haut » c’est à dire de Dieu le Père. Voici ce qu’est la Tradition apostolique.


Comment la Tradition apostolique à annulé l’écriture ?

Au tout début de l’Église tout les chrétiens étaient juifs. Jésus était Juif, les apôtres étaient juifs etc… C’est lorsque Paul revient de son premier voyage qu’une question va se poser et susciter le premier concile, celui de Jérusalem. Nous sommes dans le livre des Actes au chapitre 15. Il est question de : « Quelques hommes, venus de la Judée, enseignaient les frères, en disant: Si vous n’êtes circoncis selon le rite de Moïse, vous ne pouvez être sauvés. » (Ac 15, 1) Qui fait jaillir un conflit opposant Paul et Barnabas à ces gens là nous dit le verset 2. C’est à partir du verset 15 que nous avons l’ouverture du concile. Mais que dit l’écriture au sujet de la circoncision ? Elle dit que l’Alliance de la circoncision est « une alliance à perpétuité » (Gn 17, 7; Ps 105, 10). Elle dit que les patriarches Moïse et les Prophètes sont circoncis. Elle dit que la circoncision est enjointe, non seulement aux descendants d’Abraham, mais à chaque mâle étranger qui veut se joindre au Peuple de l’Alliance (Ex 12, 48; Gn 17, 12; Eze 44, 9).

Pause !

Pas d’exception. Plus encore, en faisant un tour de table nous constatons que les Apôtres et les anciens sont tous circoncis et que le Seigneur Jésus qu’ils annoncent était circoncis (Lc 2, 21). Et Jésus lui-même dit que pas un iota, pas un point de la loi ne passera jamais (Mt 5, 18) tandis qu’il est silencieux comme une pierre sur l’exemption des gentils de l’immémoriale nécessité de la circoncision pour tous ceux qui veulent se joindre au Peuple de Dieu.

Ainsi, le Concile se réunit, et à la lumière de tous ces enseignements scripturaires évidents, déclare …

….que la circoncision des gentils est contre la volonté de Dieu qui ne change pas.

Soudainement, toute l’histoire devient incroyablement catholique, n’est-ce pas ? Alors la Tradition Apostolique changea-t-elle l’Écriture ou pas ?

Tu es Pierre et sur cette Pierre. La primauté.

Matthieu 16, 18 :

Il est impossible de contourner Matthieu 16, 18-19 si l’on veut parler de la primauté de Pierre. Les interprétations de ce passage qui sont pourtant très clairs ont fait l’objet d’exégèse asses poussée chez les protestants pour démontrer que la légitimité de cette primauté serait usurpée. Mais nous allons voir qu’en réalité il n’en est absolument rien.

 v.16 : Prenant la parole, Simon–Pierre répondit : «Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant.»

 Pierre, dont le nom à l’origine est Simon est renommé par Jésus. Or nous savons que lorsque Dieu renomme     quelqu’un c’est pour lui attribuer un rôle bien spécifique. Par exemple Abram « Père d’élévation » devient Abraham « Père des nations » (cf. Genèse 17, 5) Jacob « Celui qui supplante » devient Israël « Dieu prévaut » ou « Lutteur avec Dieu » etc..

 Ainsi Simon dont le nom en araméen signifie «grain de sable» devient Pierre «Roc» Qui correspond parfaitement aux parole du Seigneur en Matthieu 7, 24-27 :

 « Ainsi tout homme qui entend les paroles que je viens de dire et les met en pratique peut être comparé à un homme avisé qui a bâti sa maison sur le roc. La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé ; ils se sont précipités contre cette maison et elle ne s’est pas écroulée, car ses fondations étaient sur le roc. Et tout homme qui entend les paroles que je viens de dire et ne les met pas en pratique peut être comparé à un homme insensé qui a bâti sa maison sur le sable. La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé ; ils sont venus battre cette maison, elle s’est écroulée, et grande fut sa ruine. »

 Comme nous le voyons il est préférable de construire sa maison sur le Roc comme le dit Jésus.

 v.17 : Reprenant alors la parole, Jésus lui déclara : « Heureux es–tu, Simon fils de Jonas, car ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux.

Nous voyons dans ce verset que Jésus l’appelle Simon alors qu’Il l’avait renommé en Jean 1, 42 ! Jésus ne l’appelle pas Simon par hasard ici et de plus il ajoute « fils de Jonas », or Jonas signifie colombe en hébreu et nous savons que la colombe représente le Saint esprit (cf. Luc 3, 22). Jésus veut par là même nous signifier que Simon (grain de sable) est à ce moment même « né de Dieu » (cf. Jean 1, 12-13) et Jésus poursuit dans ce sens avec «car ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux. »

v.18a : Et moi, je te le déclare : Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise,

« Et moi je déclare » nous avons là un déclaration solennelle au Nom de Jésus qui est Dieu. Pierre est introduit dans le mystère de la Trinité (v. 17 Jonas : Colombe, Père, et v. 18 Jésus déclarant : Verbe de Dieu) Pierre investit de cette révélation reçoit la charge de l’Eglise tout comme Marie en son temps reçut de la même façon la charge d’être la Mère de Dieu (cf. Luc 1, 35). Il est à noter au passage que Jésus à dit cette phrase en araméen et non en grec. Ce qui se dit donc de la sorte : « Tu es Roc (Képhas) et sur ce Roc « (Képhas) je bâtirai mon église. »

 v.18b : et la Puissance de la mort n’aura pas de force contre elle.
 La portée théologique de cette parole est immense et touche à un autre thème que nous développerons une autre fois, celui de la communion des Saints. Ce que nous pouvons dire c’est que Jésus et Pierre se trouvaient à ce moment là à Césarée de Philippe (cf. Matthieu 16, 13). Ce territoire était le territoire la tribu de Dan, tribu perdu d’Israël s’étant vouée à l’idolâtrie de façon répété. A cet endroit Hérode avait bâti un temple pour César Auguste au sommet d’un immense rocher ; centre de culte païen et l’une des source des Jourdain. A la base de ce rocher, se trouvait un gouffre béant appelé par les païens « les portes de l’enfer ». Se tenant devant le « temple » bâti pour le « divin César », Jésus révèle le plan de Dieu de bâtir son nouveau « temple », l’Eglise, dédiée au vrai Dieu et bâti sur le rocher solide qu’est Pierre.

Matthieu 16, 19 :

Je te donnerai les clés du Royaume des cieux ; tout ce que tu lieras sur la terre sera lié aux cieux, et tout ce que tu délieras sur la terre sera délié aux cieux.
Les clés dans la bible symbolise un pouvoir bien spécifique. Le pouvoir du Maitre du Palais que nous allons développer ici (Isaïe 22, 22) Les clés du séjour des morts (Apocalypse 1, 18) Et celles du puis de l’abîme (Apocalypse 9, 1; 20, 1) Mais Jésus en Luc 11, 52 s’en prend aux pharisiens qui apparemment détiennent des clés aux aussi mais ne font entrer personnes pas plus qu’eux même ne rentrent. Pierre remédiera à cela en Actes 8 et 10.Ces versets (Matthieu 16, 18-19) font directement référence à Esaïe  22, 15-22 :
15  Ainsi a parlé le Seigneur DIEU, le tout–puissant : Va trouver ce gouverneur, Shevna, le maître du palais :
16  Que possèdes–tu ici ? Quels parents y as–tu pour te creuser ici un sépulcre, creuser ton tombeau en hauteur, te tailler une demeure dans le roc ?
17  Eh bien, le SEIGNEUR va te secouer, beau sire, il va t’empaqueter,
18  t’envoyer rouler comme une boule vers un pays aux vastes étendues. C’est là–bas que tu mourras, là–bas avec les chars qui font ta gloire et le déshonneur de la maison de ton maître.
19  Je vais te chasser de ton poste, te déloger de ta position.
20  Et ce jour–là, je ferai appel à mon serviteur, Elyaqim, fils de Hilqiyahou,
21  je le revêtirai de ta tunique, j’assurerai son maintien avec ta ceinture, je remettrai ton pouvoir entre ses mains. Il sera un père pour les habitants deJérusalem et pour la maison de Juda.
22  Je mettrai la clé de la maison de David sur son épaule, il ouvrira et nul ne fermera, il fermera et nul n’ouvrira.

Ce passage est cité contre Shevna le maitre du palais qui n’est autre  que l’intendant de ce palais comme nous le voyons au verset 15. Ce verset ayant pour auteur la Parole de Dieu, à savoir Jésus ne laisse pas de doute quant à ce qui suit. L’intendant ou le gouverneur selon les traductions, est celui qui garde le palais en l’absence du roi. Joseph par exemple était l’intendant de Pharaon (cf. Genèse 43, 19; 44, 4) Nous trouvons Shevna en 2Rois 18, 18. 37; 19, 2 et d’autres intendants par ailleurs dans la bible en 1 Rois 4, 6; 16, 9; 18, 3; 2Rois 10, 5. 16 comme ayant autorité sur la maison.Le verset 16 est très clairement repris et reformulé par Jésus, nous y voyons clairement le sépulcre qui correspond au séjour des morts, et la demeure sur le roc qui est l’église bâtie sur Pierre fort de sa confession. Passons les versets 17-19 pour nous arrêter sur le verset 20 qui nous intéresse plus. L’appellation « mon serviteur » de la part de Dieu est une appellation d’honneur réservé au meilleur de ses fidèles comme Abraham (Genèse 26, 4), Moïse (Nombres 12, 7; Josué 1, 2 etc…), David (2Samuel 3, 18; 7, 5 etc..) Esaïe (Esaïe 20, 3). « Elyaqim » qui signifie « que Dieu suscite »  tout comme il à suscité Pierre (cf. Jean 1, 42; 21, 15. 16. 17). Elyaquim apparait comme maître du palais en Esaïe 36, 3. 11. 22; 37, 2; 2 Rois 18, 18-26 etc.. Plus aucun doute quant à l’éclairage incontournable que Jésus nous donne dans le verset à l’étude ici (cf. Matthieu 16, 18-19).Le verset 20 nous montre le caractère sacerdotale de cette fonction représenté par les vêtements qui sont portés (cf. Exode 28, 4. 39-40; 29, 9 etc..) Il sera un « Père »  l’évêque de Rome est appelé « Pape » ce qui signifie « Père » et l’église est de nos jours le prolongement du royaume de David qui fut donné à Jésus par Dieu (cf. Luc 1, 32) et ce royaume ne manquera jamais d’un roi ou d’un intendant sur son trône comme Dieu l’a promit en Jérémie 33, 17 :

Ainsi parle le SEIGNEUR : Il ne manquera jamais aux Davidides un homme installé sur le trône de la communauté d’Israël. 

Mais aussi en : 2 Samuel 7, 13;  1Chroniques 17, 12. 14; 22, 10; Psaumes 89, 3-41.Les clés sont ici remise au chef du palais comme Jésus les remettra à Pierre qui agira comme nous disons « in personna Christi » car le Christ détient lui aussi les clés de la maison de David (cf. Apocalypse 3, 7) et du Séjour des morts (cf. Apocalypse 1, 18). L’espit Saint promis pour toujours aux apôtres et en l’occurence à Pierre garanti la connaissance de la volonté de Dieu aux successeurs de Pierre (cf. Jean 14, 16. 26; 15, 26; 16, 7-13).Pierre devient par les clés qui lui sont remise le portier de l’Eglise comme Jésus le précise en Marc 13, 34 :

C’est comme un homme qui part en voyage : il a laissé sa maison, confié à ses serviteurs l’autorité, à chacun sa tâche, et il a donné au portier l’ordre de veiller.

A La mort de St Pierre il fallait bien que quelqu’un puisse veiller ! Et comme Matthias prit la place de Judas (cf. Actes 1, 20) Lin succedera à Pierre sur le siège épiscopale de Rome et de l’Eglise.

Irénée de Lyon nous en donne quelques dizaines d’années plus tard ce témoignage :Contre les Hérésies III, 3, 2-3:

2 Mais comme il serait trop long, dans un ouvrage tel que celui-ci, d’énumérer les successions de toutes les Églises, nous prendrons seulement l’une d’entre elles, l’Église très grande, très ancienne et connue de tous, que les deux très glorieux apôtres Pierre et Paul fondèrent et établirent à Rome; en montrant que la Tradition qu’elle tient des apôtres et la foi qu’elle annonce aux hommes Rm 1,8 sont parvenues jusqu’à nous par des successions d’évêques, nous confondrons tous ceux qui, de quelque manière que ce soit, ou par infatuation, ou par vaine gloire, ou par aveuglement et erreur doctrinale, constituent des groupements illégitimes: car avec cette Église, en raison de son origine plus excellente, doit nécessairement s’accorder toute Église, c’est-à-dire les fidèles de partout, – elle en qui toujours, au bénéfice de ces gens de partout, a été conservée la Tradition qui vient des apôtres.

3 Donc, après avoir fondé et édifié l’Église, les bienheureux apôtres remirent à Lin la charge de l’épiscopat; c’est de ce Lin que Paul fait mention dans les épîtres àTimothée 2Tm 4,21. Anaclet lui succède. Après lui, en troisième lieu à partir des apôtres, l’épiscopat échoit à Clément. Il avait vu les apôtres eux-mêmes et avait été en relations avec eux: leur prédication résonnait encore à ses oreilles et leur Tradition était encore devant ses yeux. Il n’était d’ailleurs pas le seul, car il restait encore à cette époque beaucoup de gens qui avaient été instruits par les apôtres. Sous ce Clément, donc, un grave dissentiment se produisit chez les frères deCorinthe; l’Église de Rome adressa alors aux Corinthiens une très importante lettre pour les réconcilier dans la paix, renouveler leur foi et leur annoncer la Tradition qu’elle avait naguère reçue des apôtres, à savoir: un seul Dieu tout-puissant, Créateur du ciel et de la terreGn l,1, qui a modelé l’homme Gn 3,7, fait venir le déluge Gn 6,17, appelé Abraham Gn 12,1, fait sortir son peuple de la terre d’Égypte Ex 3,10, conversé avec Moïse Ex 3,4, donné la Loi Ex 20-31, envoyé les prophètes Is 6,8; Jr 1,7; Ez 2,3, préparé un feu pour le diable et ses anges Mt 25,41. Que ce Dieu-là même soit annoncé par les Églises comme étant le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, tous ceux qui le veulent peuvent l’apprendre par cet écrit, tout comme ils peuvent connaître par lui la Tradition apostolique de l’Église, puisque cette lettre est plus ancienne que les actuels fauteurs d’erreur qui imaginent faussement un autre Dieu au-dessus du Créateur et, del’Auteur de tout ce qui existe. A ce Clément succède Evariste; à Évariste, Alexandre; puis, lc sixième à partir des apôtres, Xyste est établi; après lui, Télesphore, qui rendit glorieusement témoignage; ensuite Hygin; ensuite Pie; après lui, Anicet; Soter ayant succédé à Anicet, c’est maintenant Éleuthère qui, en douzième lieu à partir des apôtres, détient la fonction de l’épiscopat. Voilà par quelle, suite et quelle succession la Tradition se trouvant dans l’Église à partir des apôtres et la prédication de la vérité sont parvenues jusqu’à nous. Et c’est là une preuve très complète qu’elle est une et identique à elle-même, cette foi vivifiante qui, dans l’Église, depuis les apôtres jusqu’à maintenant, s’est conservée et transmise dans la vérité.